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Thèse de doctorat en Art et Sciences de l'Art

2014/2020

 "La guerre à l'épreuve de l'image -

art et dispositifs visuels"

recherches et projets

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résumé

 

Liée à différents types de représentation de la guerre et à mon histoire personnelle, une partie de mes recherches trouve son origine en 2009 lors de la découverte d’archives de la première guerre du Golfe appartenant à mon père, ancien militaire. Photographies, journaux, vidéos... je me suis intéressée, à travers ces documents, à la façon dont la guerre peut aujourd’hui être envisagée comme un vaste champ de perception qui transforme notre environnement visuel. À partir de ces images, j’ai étudié les différents régimes de visibilité mis à l'œuvre dans les représentations actuelles des conflits, afin de comprendre jusqu'à quel point la guerre donne à voir d'elle-même, à travers les images qu'elle produit et qu’elle véhicule. Considérée comme un ensemble de dispositifs de visualisation et de représentation, la guerre produit un visuel. Dès lors, qu'est-ce que la guerre dévoile dans ce qu'elle donne à voir et ce qu'elle ne montre pas ?

Les images de la guerre du Golfe ont produit une rupture dans le champ visuel de la guerre, car ce qu’on a retenu de ce conflit c’est bien précisément l’absence de représentation. L'image de guerre, telle qu'elle était pensée, montrée, imaginée jusque-là, n'allait plus jamais être la même. La guerre doit donc être pensée en lien avec notre regard, et cette réflexion propose une analyse qui ne prend pas en compte l’esthétisation de la violence de la guerre, mais opère justement un décentrement du regard face à ces images, en un regard qualifié de dé-subjectivé, qui interroge l’intention et la place de l’auteur dans le processus même de fabrication et de diffusion de ces images.

Vue de l’exposition « Reconnaissance » à la galerie Eté78, Bruxelles - 2020.

Ce mécanisme de dé-subjectivation se retrouve également mis en application aujourd’hui dans le champ de de la guerre : les conditions de production de l’imagerie militaire sont soumises à un phénomène d’automatisation, où l’image est alors prise dans un mode de production autonome qui n’est plus destiné à l’œil humain, qui perd sa place de témoin, mais elle fait désormais partie d’une

« opération technique ». Le concept de dé-subjectivation évoqué soulève bien évidemment des questions morales décisives en particulier, mais pas seulement, la question de la responsabilité, responsabilité des militaires, des politiques, des journalistes, mais également des artistes lorsqu'ils travaillent avec ce matériau de documentation.

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